Wir trafen sie nach ihrer beeindruckenden Vorstellung „Un tango avec le baron“ innerhalb des Festivals „Dance Dialogues Africa“ im Festspielhaus Hellerau. Kettly Noël tanzte mit dem Altmeister Koffi Kôkô aus Bénin. Sie nahm sich viel Zeit, wir sprachen über das Stück selbst, aber vor allem über die Ausdrucksform Tanz.
Fairquer: Es heißt, Sie möchten den afrikanischen Tanz von den Traditionen befreien und als zeitgenössisch neu erfinden. Was genau können wir uns darunter vorstellen?
Kettly Noël: Ich möchte nicht die Traditionen ausschließen, eher versuche ich die Traditionen umzuwandeln – zu transformieren. Mit diesen umgewandelten Traditionen sollen neue Räume eröffnet. Traditionen sind für mich soziale Verträge. Also wie verhält man sich in einer Gesellschaft und dann speziell, welche Tänze sind wofür gedacht. So versuche ich zum Beispiel typische Tänze für die Hochzeit oder andere umzudeuten. Diese werden für etwas anderes verwendet als eigentlich gedacht. Damit versuche ich das Publikum zu verunsichern, aber dann auch wieder in sichere Räume zu führen. Also zum Beispiel Festlegungen aufzubrechen: Dieser Tanz sei nur für Männer oder nur für Frauen oder nur für Beschneidungen oder nur für Taufen gedacht.
F: Ja, genau wie das eben gesehene Stück: Jetzt ist Stille, jetzt geht das Licht aus, jetzt sitzt das Publikum zufrieden auf seinem Stuhl und diese Ruhe oder diese Zufriedenheit soll jetzt gestört werden. Und dann gab es wieder Momente, wo das Publikum diese Ruhe wiederfindet. Unterscheiden sich eigentlich Ihre Tanzaufführungen in Mali von denen in Europa?
K.N.: Nein, ich tanze gleich. Da gibt es keinen Unterschied. Andererseits versuchen die Künstler, egal welcher Herkunft, innerhalb der Globalisierung ihre indivudelles Ich zu finden. So dass man sich nicht verliert.
F: Und das Publikum? Reagiert das unterschiedlich?
K.N.: Das europäische Publikum hört zu und versucht intellektuell zu verstehen und Verbindungen zu schaffen. Das europäische Publikum kennt meistens die Schlüssel: „Ach das soll so gemeint sein“. Das afrikanische Publikum oder das in Mali reagiert unmittelbarer auf Sachen, die sie direkt erkennen und direkt dann auch kommentieren oder auch direkt applaudieren. Zum Beispiel als der Mann auf den Boden geworfen wurde, würde das malische Publikum aufstehen und applaudieren „Ja richtig so“. Und wenn die Frau im Stück dem Mann dann die Hand reicht, um ihm wieder aufzuhelfen, gibt es in Mali schon mal Buhrufe. Das afrikanische Publikum sucht an diesen Punkten den Link zu ihrem Alltag und nimmt das dann mit nach Hause.
F: Wenn Sie ein Thema anspricht und Sie möchten dieses künstlerisch bearbeiten, wie gehen Sie dann vor?
K.N.: Zum Beispiel habe ich mal von einer Frauen gehört. Mein Zugang war dann der Name. „O das ist aber ein schöner Name! Da möchte ich was zu machen.“ Dann habe ich mir vorgestellt, wie diese Frau ist und habe mir ein Bild gemalt, wie ein Film im Kopf. Wesentlich später habe ich sie getroffen und war enttäuscht, weil die ganz anders war, als ich sie mir geträumt hatte. Und dann habe ich zwei Jahre mit ihr zusammengelebt, gearbeitet und dann aus beidem, also aus meinem Traum und aus dem, wie die Frau dann wirklich ist, ist eine Choreografie entstanden. Wenn ich mich einer Person annähere, dann versuche ich den Geist in mich aufzunehmen und ich lasse ihn durch mich darstellen. Er bewohnt meinen Körper. Ein Filmemacher erzählte mir von einem Tanz, wenn du nach nach vorne trittst, bist du tot, wenn du nach rechts trittst, bist tot, wenn du nach links und nach hinten trittst, bist du tot. Wie kann man also diesen Tanz tanzen? So etwas finde ich spannend. Oder ein anderes neues Projekt könnte sein: Eine Reise z.B. von Haiti nach Afrika darzustellen und die Zuschauer und Darsteller fragen, was ist denn dein Land, wo kommst du eigentlich her, was ist eine Identität. Ich selbst habe verschiedene Wurzeln und möchte dem auch nachspüren.
F: Was bedeutet Kunst in einer Gesellschaft?
K.N.: Mein Tanzensemble für die Jugendlichen ist ein Beispiel. Die Jugendlichen kommen durch den Tanz aus sich heraus und schaffen Sachen, die sie sich so nicht zugetraut haben. Es ist sehr schade, dass die Regierung das nicht erkennt, weil das so ein schönes Potential ist und keine Unterstützung von der Regierung kommt. Sie erkennen dieses Potential für die Gesellschaft nicht.
F: Vielen Dank für das Gespräch.
Kettly Noël se définit volontiers comme une „ chorégraphe noir travaillant en Afrique“. Elle est haïtienne, bien que vivant aujourd´hui au Mali après des arrêts à Paris et au Benin. Elle possède dans les beaux quartiers de la capitale Bamako une belle maison avec théâtre dans le jardin, ou elle vit et travaille. Lorsqu´elle est absorbé par une idée, il lui arrive de ne pas quitter son domicile pendant des jours, voire des semaines. Elle est une possédée, une visionnaire qui veut délivrer la danse africaine de ses traditions et la faire découvrir comme danse moderne. Cette vision ne lui est pas propre à elle seule, car elle la partage avec beaucoup d´autres chorégraphes du continent, bien qu´étant la plus radicale d´eux tous. Pour permettre une échange d´idée avec ses collègues du métier, Kettly Noël a fondé le « festival panafricain Danse Bamako Danse». Nous l´avons rencontré après son impressionnante prestation pendant la représentation de “un tango avec le baron” lors du festival “Dance Dialogues Africa” dans les locaux du Festspielhaus à Hellerau. Kettly Noël dansait avec le Maitre Koffi Kôkô du Benin. Elle nous accorda beaucoup de temps et nous avons parlé bien entendu de la pièce elle même, mais aussi et surtout du moyen d´expression par la danse.
Fairquer: on dit que vous voulez délivrer la danse africaine de ses traditions et la faire redécouvrir comme danse moderne. Qu´est ce que nous devons comprendre par la?
Kettly Noël: je ne veux pas éliminer la tradition, bien plus j´essaye de la remodeler, de la transformer. Le but est d´ouvrir de nouveaux horizons avec cette tradition remodelée. Les traditions sont pour moi comme des contrats sociaux. En clair, comment doit-on se comporter dans une société et spécialement quelles danses sont prévues pour quels but? De ce fait j´essaye par exemple de réinterpréter des danses typiques de mariages ou d´autres évènements. Cette nouvelle forme est ensuite présentée dans un contexte autre que son contexte original. De ce fait j´essaye de provoquer le public, avant de le conduire par la suite dans la bonne direction. Le but de cette réinterprétation est de briser les idées préconçues comme par exemple l´idée que telle danse n´est réservée qu´aux hommes et non aux femmes, ou encore telle autre danse est pour les circoncissions ou alors pour les baptêmes.
F: oui, exactement comme dans la pièce que vous venez de présenter: à un moment c’est le calme, la lumière s´éteint, le public est assis sur des chaises satisfaits; et justement ce calme, cette bien aisance doit être détruit maintenant. Par la suite, il y a eu des moments où le public a de nouveau retrouvé cet état d´aise et de calme. Est ce que vos représentations sont différentes lorsque vous êtes au Mali ou en Europe?
K.N.: non pas du tout. Je danse de la même façon. Il Ya pas de différence. D´un autre coté, chaque artiste, indépendamment de son origine, essaye de trouver et de garder son moi individuel pour ne pas se perdre lui dans même dans le monde de la globalisation ou nous évoluons.
F: et le public? Est ce que les réactions sont différentes?
K.N.: le public européen écoute et essaye de comprendre et de trouver des liaisons dans la pièce de manière intellectuelle. Le public européen connait généralement la clé: “ah, ceci veut dire cela”. Le public africain ou le public au Mali réagit sur des choses qu´il connait ou reconnait et fait directement des commentaires ou applaudit. Par exemple lorsque l´homme a été jeté au sol, le public malien se serait levé, aurait applaudit et crié “oui, c´est bien comme ca”. Et lorsque la femme dans la pièce tend la main à l´homme pour l´aider à se relever, le public au mali aurait hué. Le public africain cherche le lien avec sa vie de tous les jours et c´est ce qu’il ramène à la maison.
F: lorsque vous trouvez un thème intéressant et vous voulez travailler dessus, comment procédé vous?
K.N.: comme exemple je vais vous parler d´une femme dont j’ai entendu parler. Ma porte d´entré a été le nom. „ Oh mais c´est un joli nom! La je veux faire quelque chose dessus. “ Je me suis faite une image de cette femme en imagination, comme un film dans ma tête. Plus tard lorsque je lai rencontré dans la réalité, j’ai été déçu parce qu’elle était complètement différente de l´image que je m´étais faite d´elle. Jai ensuite vécu et travaillé deux ans avec elle. Par la suite, du mélange de ma première image d´elle et de la réalité tel qu´elle était, j’ai crée une chorégraphie. Lorsque je rencontre une personne, j´essaye de laisser l´esprit de cette personne agir et s´exprimer au travers de moi. Son esprit habite mon corps d´une certaine façon. Un producteur de film ma parlé un jour d´une danse pendant laquelle tout mouvement vers l´avant, l´arrière, la gauche ou la droite te conduisait vers la mort. La question est de savoir comment exécuter alors cette danse sans mourir. Je trouve des sujets comme celui la très captivant. Un autre nouveau projet pourrait aussi être le suivant: la représentation d´un voyage par exemple de Haïti vers l´Afrique et ensuite d´interroger les spectateurs et les acteurs sur leur origine. Quel est ton pays, d´ou vient tu en faite, quel est ton identité. Moi par exemple j´ai plusieurs racines et je voudrai les sentir toutes
F: que signifie l´art dans une société?
K.N.: mon ballet pour les jeunes en est un exemple. Les jeunes se découvrent par la danse et se trouvent en train d´entreprendre et de réussir des choses qu´ils ne se seraient jamais cru capable ou n´aurait jamais eu le courage de réaliser. C´est vraiment dommage que le gouvernement ne reconnaissent pas ca, parce que ces jeunes regorgent d´un tel potentiel, mais l´aide du gouvernement se fait attendre. Le gouvernement ne reconnait malheureusement pas ce potentiel comme moteur pour la société.
F: merci beaucoup pour la belle interview.